RECTO VERSEAU de Baptiste Hersoc
À ne pas manquer
Du 19 septembre au 1er novembre
L’œuvre de Baptiste Hersoc s’impose comme un dialogue audacieux entre les révolutions esthétiques du XXe siècle et les questionnements contemporains.
Son ancrage dans la lignée surréaliste, évident dès les premières toiles, ne relève cependant ni de la citation ni de la nostalgie : il s’agit d’une réappropriation critique, où la technique traditionnelle de la peinture à l’huile devient le terrain d’une exploration psychique renouvelée.
Cette démarche rappelle, sans jamais l’imiter, la définition bretonienne du surréalisme comme expression du « fonctionnement réel de la pensée », libérée
des contraintes de la raison. Pourtant, ce qui frappe chez Hersoc, c’est moins l’hommage que la réinvention. Ses compositions, à mi-chemin entre maîtrise académique et émergence de l’imprévu, évoquent autant les frottages de Max Ernst que les expérimentations les plus radicales des avant-gardes, avec cette différence majeure : elles portent la marque d’une sensibilité résolument actuelle.
Le rapprochement avec le mouvement lowbrow, souvent qualifié de « pop surréalisme », s’impose avec une évidence troublante. Né dans l’underground californien des années 1970, ce courant partage avec Hersoc une même volonté de concilier accessibilité et profondeur, familier et subversif.
La Luz de Jesus Gallery, temple historique de ce mouvement, avait formulé cette ambition en des termes qui pourraient s’appliquer directement à son travail :
« L’art devrait être par le peuple et pour le peuple, tout en défiant les perspectives. » Chez Hersoc, cette tension se traduit par un répertoire iconographique
à la fois reconnaissable et déstabilisant, où objets du quotidien, références corporelles et symboles universels servent de support à des narrations visuelles aussi énigmatiques qu’envoûtantes.
Ce qui distingue cependant son approche, c’est la manière dont il actualise ces héritages. Là où le surréalisme historique cherchait à briser les frontières entre conscient et inconscient, Hersoc semble explorer les zones grises où ces frontières deviennent poreuses, presque tangibles. Ses toiles, souvent décrites comme des « seuils visuels », invitent le spectateur à une immersion autant qu’à une projection, une qualité que la critique contemporaine associe volontiers à la permanence du surréalisme, capable de « séduire par son langage universel tout en explorant les replis les plus intimes de la psyché ».
L’exposition révèle ainsi un artiste qui, loin de se contenter d’une filiation, en propose une synthèse inédite. Comme le notaient les commissaires du Centre Pompidou à l’occasion du centenaire du surréalisme, les grands mouvements artistiques survivent moins par leur répétition que par leur capacité à essaimer,
à se métamorphoser. Le travail de Baptiste Hersoc en est une illustration frappante : il puise dans l’histoire de l’art sans s’y enfermer, et donne à voir un surréalisme du XXIe siècle, où les obsessions identitaires, la matérialité de la peinture et le dialogue entre traditions et modernité trouvent une résonance nouvelle.
Hersoc ne cherche pas à justifier les avant-gardes, il les fait vivre. Ses toiles sont la preuve que le surréalisme, loin d’être un fantôme du passé, reste un courant bien vivant, capable de se réinventer sans cesse.

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5 Rue Pierre Chausson, 75010 Paris, France
Tel : 01.44.59.68.20






La galerie parisienne La Lison est située à quelques minutes à pied des stations de métro :
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