Jusqu'au 24 février
Carlos Olmo
A-t-on tellement utilisé l’épithète "protéiforme" pour parler des artistes qu’il en a perdu son essence ? Peut-être – mais c’est pourtant ce qui colle le mieux à la peau de Carlos Olmo. Street art, rock, geek culture, photographie, bande-dessinée : l’artiste parisien a la bougeotte. Une manie développée depuis son enfance, marquée par les super-héros des comics américains et le cinéma hollywoodien.
Aujourd’hui, c’est aussi dans les clairs-obscurs d’un Caravage que l’artiste puise son inspiration… et dans la démence d’un Francis Bacon. Ces univers variés se fondent pour créer un monde singulier, sorte de cocon pour son enfant intérieur blessé. L’œuvre de Carlos Olmo vise à révéler l’indicible, transformant violence et mort en une poésie artistique. Vanités, monstres et squelettes y deviennent des supports évidents et essentiels à son expression.
Après plus de 10 ans dans l’illustration corporate et la photographie de packshots, l’artiste commence à réinventer ses photos de famille. Les clichés de mariages se transforment en bestiaires où les adultes deviennent sorcières, vampires et morts-vivants. Les jeunes communiantes et les poupons potelés sont métamorphosés en enfants-monstres naïfs, perdus ; l’enfant est transformé en proie qui sublime ses souvenirs et ses figures familiales. L’enjeu : exposer le monstre prédateur et la mort pour les rendre moins effrayants.
À partir de 2016, Carlos Olmo questionne l’immortalité et la toute-puissance dans sa période d’icônes rock. Il transcende des figures telles que Iggy Pop, Siouxie, Lemmy Kilmister, Kurt Cobain, Robert Johnson, Billie Hollyday, Black Sabbath, Metallica, Ian Curtis, Chuck Berry, Elvis ou encore les Beatles – excusez-le du peu. Ces symboles, passés aux rayons X de son imagination, sont immortalisés dans leur mortalité, rappelant le message central du rock’n’roll : "n’oublie pas que tu es mortel"…
Ces œuvres, croisement entre dessins de squelettes faits dans l’urgence sur des affiches de musiciens ou acteurs iconiques, incarnent l’essence d’une imagerie ancrée dans l’inconscient collectif et personnel de l’artiste. Elles reflètent une approche traditionaliste par la référence aux vanités, tout en étant ancrées dans son temps grâce à l’art de la rue et la geek culture. L’esthétique des calaveras mexicaines, symbolisant l’égalité entre la vie et la mort, influence fortement son travail.
En parallèle, dans la rue, il transforme la beauté glacée des mannequins des affiches publicitaires en les "squelettisant". Ces œuvres immédiates et urgentes, où son trait se fait fort et sans tendresse, révèlent la temporalité existentielle et l’essence mortifère d’un monde de surconsommation. Les squelettes, réhabilités en tant qu’illustrations symboliques de vérité et de résistance vitale, deviennent des témoins d’une conscience de soi dans l’espace et le temps. L’approche de Carlos Olmo invite le public à confronter sa perception immédiate à la vérité sous-jacente.
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